Cette exposition fait partie de la programmation de la 5ème édition de Photo Days
du 2 au 30 novembre 2024
Paris + Ile-de-France
Exposition du vendredi 11 octobre au jeudi 19 décembre 2024
L’exposition interstate/s dévoile une sélection de mes photographies et œuvres mixtes provenant de cycles de travaux qui introduisent et reflètent mon intérêt de longue date pour la beauté et la visualisation des phénomènes complexes liés à la mémoire, à l'absence, à la trace et à l'espace éphémère.
Les œuvres issues de mes séries Disko Bay (2019-2022), exposée à Rome au Museo di Zoologia, Geister (2017 - en cours), ainsi que Birds in Cages (2019 - en cours) et Topographies (2020 - en cours) présentées côte à côte ouvrent une narration libérée qui alterne entre le formel et l’abstrait.
Dans ma narration photographique, j’interroge la notion de l’instant en me concentrant sur la présence auratique et le caractère poétique des lieux et de l'espace éphémère.
Déterrant les restes de la mémoire et de l'espace, cartographiant la fugacité, le passage et la transition en tant que sujets eux-mêmes, je cherche l'équilibre subtil qui cache et dévoile simultanément, pour sculpter le récit de ces lieux sous un nouvel angle. Mes œuvres apparaissent alors comme des esquisses visuelles de lieux.
Mon processus artistique est progressif, transformatif et évolutif. Mes photographies me servent parfois de point de départ, puis je travaille en appliquant de multiples touches de peinture sur l’image originale. J'interviens ensuite à travers diverses interactions dynamiques, oscillant entre l'image photographique et la création picturale, pour atteindre une abstraction matérielle qui transcende la bidimensionnalité de la photographie.
La mémoire et l’impermanence sont évoquées ici par les icebergs de la série Disko Bay, révélateurs des mutations de notre environnement ; les fontaines de la série Geister, témoins d’événements passés dans des lieux historiques, continuent de jaillir dans la pureté de l’instant.
La métamorphose et les évolutions botaniques laissent des traces « dessinées » sur le mur par les plantes ou les arbres se mouvant dans le vent.
L’absence suggère la présence de personnes dans un jardin à La Havane, ou celle d’une voiture dont les contours ont été « soulignés » par des pétales de fleurs sur le sol. L’insecte, cruellement épinglé, a disparu, ne laissant que l’image indélébile de sa forme.
Selon moi, tout est inscrit dans l'espace transitoire. Les traces de mémoire et la poésie des lieux interagissent avec notre perception du présent dans un continuum. Nous sommes définis par nos mémoires et ses traces, mais aussi par la mémoire du lieu lui-même. La poésie de l’éphémère laisse son empreinte comme une signature.
Olaf Wipperfürth
Paris, 18.9.2024